« Il faut avancer sur les projets agrivoltaïques »
Le 16 juin 2025 à Paris, l’association France Agrivoltaïsme a organisé les deuxièmes rencontres de l’agrivoltaïsme. Tandis que développeurs et agriculteurs ont appelé à faire émerger des « projets de qualité » pour faire avancer la filière, l’Ademe a annoncé la publication de la liste des technologies éprouvées à la fin de 2025 ou au début de 2026.
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Dans les locaux des Chambres d’agriculture France à Paris, une centaine de développeurs, élus et agriculteurs ont participé aux deuxièmes rencontres de l’agrivoltaïsme organisées par l’association France Agrivoltaïsme. Tous étaient notamment attentifs à l’échéancier de mise en ligne de l’Observatoire de l’Ademe présenté par Rachel Baudry, économiste de l’environnement au sein de l’Agence. « Faisant suite au décret et à l’arrêté de 2024 définissant le contour des informations à transmettre à l’Ademe pour que l’agence puisse aider à définir les technologies éprouvées et leur référentiel agronomique d’évaluation, un Observatoire transitoire sera mis en ligne pendant l’été 2025 pour collecter et analyser les données volontaires » (nombre et type d’installations, production agricole associée…), a-t-elle expliqué.
Au deuxième semestre de 2025, des groupes de travail avec les développeurs seront organisés pour définir le type et le format des données réglementaires à collecter (production électrique, rendements agricoles sous panneaux et sur la zone témoin, données météorologiques…). À la fin de 2025 ou au début de 2026, l’Ademe prévoit de publier la liste, très attendue, de ces technologies éprouvées. En 2027, un Observatoire pérenne devrait voir le jour.
« La filière agrivoltaïque est jeune, la loi Aper et les décrets d’application étant récents, a rappelé Olivier Dauger, coprésident de l’association France Agrivoltaïsme et élu référent en climat et carbone à la FNSEA. Et même si cette filière est fragilisée par l’instabilité politique qui engendre des retards administratifs, notamment sur la sortie de la PPE (1) et de la proposition de loi du député Pascal Lecamp sur le partage de la valeur d’une installation agrivoltaïque, elle répond à de nombreux enjeux liés au climat, à la décarbonation, à l’économie circulaire, à la biodiversité… »
« Homogénéiser les instructions »
Pour Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, « l’agrivoltaïsme fait toujours débat au sein du secteur agricole. Nous avons besoin de quelques projets de qualité pour lever les dernières réserves. Il faut des exemples réussis et concrets pour aller de l’avant, quitte à sanctionner certains ensuite, mais il faut avancer », a-t-il appelé de ses vœux.
Sébastien Robert, directeur pour la France du développeur Voltalia, a aussi partagé son expérience. Sur douze dossiers présentés en CDPenaf (2) depuis la publication des décrets, sept ont été autorisés. « Selon les territoires, certains projets ont été autorisés pour les mêmes raisons que d’autres ont été retoqués, regrette-t-il. Le cadre réglementaire n’est pas appliqué de la même façon selon les départements et c’est complexe à comprendre et à vivre pour les porteurs de projets et le développeur. Autre exemple, sur un dossier, la CDPenaf a jugé que le taux de couverture des panneaux était trop élevé. Pourtant, nous respectons la réglementation. Nous allons donc sûrement déposer un recours et sommes sûrs de gagner mais c’est de la perte de temps et d’énergie pour tous. Il faut de l’homogénéité dans les instructions. »
(1) Programmation pluriannuelle de l’énergie. (2) Commission de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers.
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